The River de Good Charlotte : Retour aux sources [FLASHBACK]
Shishi | Publié le |
On retourne une nouvelle fois dans le passé musical, en s’attardant sur un son bien précis du groupe Good Charlotte : The River.
Vous l’aurez compris si vous avez jeté un œil sur mon papier concernant Nevada Tan : je suis de nature nostalgique. Pour mon second papier musical, j’ai décidé de rester dans le même thème. Comme le hasard fait bien les choses, figurez-vous que nous allons à nouveau, repartir en l’an 2007.
The river : from good morning revival
Avant de rentrer dans le vif du sujet en vous parlant de la chanson plus précisément, remettons un peu les choses dans leur contexte. The River est présent sur le quatrième album studio de Good Charlotte : Good Morning Revival. Le dernier album de l’âge d’or de Good Charlotte qui forme avec The Young and the Hopeless et The Chronicles of Life and Death, la sainte trinité des projets de GC.
Quand je vous parle de « retour aux sources » dans le titre de mon papier, c’est pour plusieurs raisons. A commencer par une des plus évidentes : le retour de Don Gilmore en tant que producteur de l’album. Ce dernier était aux manettes pour le premier album du groupe : Good Charlotte en 2000. Don Gilmore, c’est également Linkin Park, Hollywood Undead ou encore KoRn pour ne citer qu’eux.
En parallèle, le groupe connait un changement majeur en interne : Chris Wilson quitte le groupe après seulement 2 ans, laissant sa place à la batterie à Dean Butterworth.
the river : Qui et comment ?
Rentrons à présent dans le vif du sujet : The River. J’ai longtemps hésité à vous parler de l’album entier, mais je n’avais pas envie de faire doublon avec Nevada Tan. Mais allez savoir, peut-être qu’un peu plus tard, Good Morning Revival aura droit à son article dédié.
The River est le premier son dévoilé par Good Charlotte concernant l’album Good Morning Revival, sorti le 27 mars 2007. Le morceau The River est quant à lui dévoilé au grand public en tout début d’année, le 4 janvier. Première information plus que notable pour l’époque : ce morceau est en featuring. Si aujourd’hui, les collaborations sont légions (surtout dans la pop et le rap), force est de constater qu’il y a 15 ans, ce n’était pas le même mood. Si les groupes de rock du moment s’entendaient certes très bien dans la plupart des cas, les collabs étaient assez rares.
The River, c’est donc la fusion momentanée entre Good Charlotte et M. Shadows & Synyster Gates, respectivement chanteur et guitariste du groupe Avenged Sevenfold. Un morceau à 7 donc, pour toujours plus de puissance. Car de puissance, le morceau n’en manque pas du tout, et c’est un euphémisme. Aucun des musiciens présents sur le son n’est en reste. Mais il faut souligner qu’au niveau instrumental, deux sortent du lot.
A commencer par Paul Thomas, qui envoit de grosses lignes de basses tout au long de The River. Que ce soit juste avant les couplets où l’on entend que lui ou tout au long du morceau. Si l’on tend assez l’oreille et « passe outre » les voix, les guitares et la batterie, force est de constater que le rythme de basse est plus qu’immersif. Ayant toujours été un grand fan de la sonorité de la basse, j’essaye de m’attarder le plus possible sur l’impact de cet instrument dans les différents sons de rock que j’écoute. Concernant The River, j’ai donc été plus que bien servi !
A côté de ça, comment ne pas souligner la performance de Synyster Gates sur le morceau. Quand votre groupe possède déjà deux guitaristes et qu’un troisième est convié en feat, ce n’est pas pour faire dans la demi-mesure. A la manière de Paul Thomas, il est bien évidemment présent sur l’intégralité du morceau en « accompagnement », mais on va surtout remarquer ses riffs à la fin du morceau, après le second couplet. The River se termine donc musicalement, en apothéose, grâce aux dernières notes de guitare de Syn.
The river : ça raconte quoi ?
Dans The River, un premier sujet est évident et saute directement aux oreilles : Los Angeles. Le son dépeint en effet la dualité que l’on peut retrouver dans la cité des Anges. D’un côté, la richesse, le show-business, les lumières, le succès : le Los Angeles de l’imaginaire collectif. De l’autre côté, le LA des laissés pour compte, des hobos, de la jeunesse désemparée et des oubliés.
I've seen enough now to know that beautiful things don't always stay that way
I've done enough now to know this beautiful place isn't everything they say
You're from a small town, you're going to grow up fast underneath these lights To the praying Mother and the worried Father, let your children go
If they come back, they'll come home stronger, and if they don't, you'll know
En parallèle, on retrouve une autre analogie : celle entre ses origines, ses racines et la démesure d’un Los Angeles. Si les paroles ci-contre sont dans le couplet de M.Shadows, elles collent parfaitement au parcours de Good Charlotte. Les membres viennent en effet de Waldorf, dans le Maryland, un endroit paumé si l’on se fie aux paroles des frères Madden. On y aborde aussi le fait de devoir quitter le cocon familial, afin d’y revenir grandi. Ou de ne pas y revenir du tout !
Pour ce qui est de l’écriture en elle-même, on retrouve de nombreuses référence bibliques dans The River :
- As I walk through the valley of the shadow of L.A dans The River / I walk through the valley of the shadow of death dans la Bible
- Baptized in the river qui fait directement écho au baptême de Jésus dans le Jourdain (Jordan River)
- Like the prodigal son, I was out on my own, now I’m trying to find my way back home, qui renvoie directement à la Bible
- I confess I’m a sinner, I’ve seen a vision of my life and I want to be delivered qui reprend le schéma d’un passage biblique
La légende raconte également que la longueur du morceau fait très exactement 3 minutes 16 en référence à Jean 3:16 (chapitre 3 – verset 16 du Nouveau Testament). Je vous cite le contexte : « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui«
The river (le clip) : ça montre quoi ?
Vous l’aurez sans doute compris au titre de la chanson et du paragraphe précédent : on va voir The River. La Los Angeles River pour être plus précis, comme l’on pouvait s’y attendre. Plus que présente dans diverses œuvres cette rivière vous dira quelque chose à coup sûr. En partant de Grease jusqu’à Terminator 2, en passant par Drive (qui certes sortira après The River) au cinéma. Si vous avez été un joueur de GTA, il ne fait aucun doute que vous aurez reconnu l’image ci-contre, qui a plus qu’inspiré les game designers. Pour ce qui est de la musique, sachez que Maroon 5 y tourna le clip de « Wake Up Call » quelques mois après Good Charlotte.
Rentrons à présent dans les détails du fameux clip de The River. L’intégralité du clip se déroule dans une sorte d’énorme hangar, équipé d’énormes écrans géants sur un pan de mur. On retrouve donc les 5 membres du groupe, ainsi que M.Shadows et Syn. Nous avons droit à quelques plans sympathiques et une mise en scène très dynamique. On a surtout affaire à du morphing sur certains plans, qui soyons sincères, est plutôt bien fait pour 2007.
Mais ce qui nous intéresse également, se passe sur les écrans géants. Sur de très nombreuses images, on peut y avoir les membres de Good Charlotte performer directement dans la Los Angeles River. Ces images sont coupées par les deux facettes de Los Angeles dont nous parlions plus tôt. D’un côté : les tapis rouges, les beaux buildings ou encore les plages. De l’autre : des sans-abris, des personnes écorchées par la vie et cette jeunesse laissée pour compte.
Sans surprise et vous l’aurez bien évidemment compris vu que j’y ai consacré un papier dédié : j’aime ÉNORMÉMENT The River. C’est sans aucun doute possible mon morceau préféré sur Good Morning Revival, qui possède pourtant nombreuses pépites. Sans trop fouiller, ce son a également sa place dans mon Top 3 des sons du groupe, tous albums confondus. La connexion avec Avenged Sevenfold est tout simplement parfaite et une puissance se dégage réellement de la chanson. Le morceau est très bien construit dans ses couplets / pré-refrains / refrains et la partie instrumentale est carrée.
Ecoutez et regardez The River. Ecoutez et regardez Good Charlotte.
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