Mustafar de Luv Resval : bilan un mois après sa sortie
Shishi | Publié le |
Un mois après la sortie de Mustafar, le second album de Luv Resval, il est temps pour moi de vous partager mon ressenti sur ce projet.
LA DERNIÈRE DANSE DE LUV RESVAL
Il y a quelques mois, je clôturais mon article hommage à Luv Resval avec une question : verra-t-on Mustafar ? On savait qu’une partie de l’album avait déjà été composée, enregistrée et que quelques sons étaient même sans doute déjà passés au mixage, mais on n’avait absolument AUCUNE idée de l’avancement du projet. Allait-on avoir droit à quelques sons posthumes ? Un petit EP ? Un album complet ?
Au tout début de l’année, on a eu droit au son (clipé) AZNVR qui ressemblait très fortement à un adieu, à une belle façon de clore son œuvre. De la tristesse et de la mélancolie à la pelle, comme il savait si bien les incarner.
Mais finalement, quelques semaines plus tard, le 30 mars 2023, via un communiqué de la famille, on apprend que Mustafar sortira bel et bien, en respectant les volontés formulées par Resval. Et même pas deux mois plus tard, alors que nous sommes le vendredi 19 mai 2023, Mustafar est disponible sur toutes les plateformes d’écoute.
Un album que je décide de ne pas directement écouter à minuit, étant complètement claqué et voulant être pleinement (r)éveillé pour profiter de ça. Au petit matin, je lance donc l’écoute complète et je me prends une première grosse claque dans la gueule avec le son Big Brother. Si vous lisez ces lignes, il y a de grandes chances que vous me suiviez depuis des années et vous savez à QUEL POINT les premiers et derniers sons des albums sont importants pour moi. Donc quand là, Luv Resval me balance un son de 9 MINUTES ET 7 SECONDES pour ouvrir Mustafar, comment vous dire que je suis aux anges.
Puis on aura droit à ce que Luv Resval sait faire de mieux, à savoir … pratiquement tout ! On a droit à des balades, à des sons qui donnent envie de se battre, le tout rappé sur une plage de BPM très étendue, avec des thèmes abordés très différents et des références à LA PELLE !
Des réfs, qui bien sûr, me touchent, parce qu’elles me concernent. Bien évidemment, on a du Star Wars en masse, ce qui est bien évidemment logique vu l’univers de Luv depuis maintenant plus de 2 ans. La pop culture est plus que présente, que ce soit via les références à Zelda, à One Piece, à Berserk, à Dragon Ball, à Seven Deadly Sins, à Transformers, à League of Legends. On a aussi droit à pas mal de références footballistiques (Rivaldo, Platini, Terry, Modrić) ou encore au basket … bref y en a pour tout le monde.
Comme souvent avec Resval, on a aussi droit à beaucoup de références mythologiques, bibliques (religieuses globalement), mais également littéraires ou qui font la part belle à la musique en général (Aznavour, France Gall, Bob Marley, Diana Ross, Mickael Jackson etc.). Mais Luv Resval, en plus de textes merveilleusement bien écrits, c’est également du flex, parce que ça fait partie du jeu ! Et v’la les marques de fringues, de voitures, de bijoux, ce qui permet d’ajouter beaucoup d’impact à certains sons.
Malheureusement, il y a aussi pas mal de références à la lean, mais on ne va pas s’attarder sur ça ici, on n’est pas là pour ça.
JEUNE VADOR DÉCOUPE À L'AISE
Mais parlons des sons qui tapent fort, des sons qui m’ont marqué sur cet album. J’ai « logiquement » envie de vous parler de Jeune Vador, sorte de porte-étendard de Mustafar, qui a eu droit à son clip. C’est TRES bizarre de voir Luv dans un clip, maintenant qu’il est parti. J’ai du mal à le visionner et j’ai dû à tout casser le regarder 4-5 fois, mais il est vraiment cool et colle à merveille à l’artiste. Pour ce qui est du son, il m’a chopé par le colback comme Les Borgia sur Etoile Noire et comme Wallachia sur ZLM. La quintessence de Luv Resval qui kick.
Dans la même veine, je vous conseillerai Brique sur Brique, Faucon Millenium ou encore Bentley.
Et pour changer un peu de vibe/mood, vu que Luv maîtrise cela très bien, je vous conseillerais également Beethoven, Souvenir, mais également Marley qui ne m’avait pas spécialement marqué au début, mais qui est devenu une de mes valeurs sûres depuis.
Plus précisément, je trouve l’enchaînement Jeune Vador – Faucon Millenium – Bentley – Brille comme une star – Marley – Christian Dior assez incroyable, car ça reflète globalement toutes les sonorités/thèmes/flows que l’on peut retrouver dans le projet. Théoriquement, on devrait avoir droit à au moins 2-3 autres clips, tournés avant la mort du jeune sith et j’espère de tout cœur que les sons clipés feront partie de cette petite liste.
Pour faire un petit bilan statistique (ce qui reste assez révélateur me concernant), j’ai cumulé 484 écoutes sur le mois qui a suivi la sortie de l’album, ce qui fait globalement une quinzaine de sons écoutés chaque jour. D’un côté je voulais profiter à fond du projet, sans non plus m’en dégoûter (même si ce n’est pas près d’arriver), mais de l’autre, toutes les écoutes n’étaient pas forcément les plus agréables au monde, à cause de ce spectre qui plane au-dessus de l’album.
NO SKIP ZONE ?
Deux petites questions peuvent alors se poser quand vous avez droit à un projet de 21 sons pour plus d’1h16 de sons :
– est-ce que si Luv était encore parmi nous, on aurait eu autant de tracks ?
– est-ce que, malgré le nombre de sons, c’est un no skip ?
Pour réponse à la première question, pas besoin de spéculer : la réponse est oui. Comme son entourage (Cokein, Toddy etc.) l’a expliqué sur le plateau de Clique, l’album aurait été le même, avec les tracks dans le même sens si le jeune Vador était encore parmi nous. Et c’est encore plus glaçant de savoir ça quand son petit frère nous dit que Luv est parti quelques jours après la finalisation complète de Mustafar.
Pour répondre à la seconde question … ça va être personnel. Et de mon côté, à part la toute première fois, ce n’est pas un no skip, pour des raisons très différentes. Pour commencer, j’ai énormément de mal à écouter AZNVR (Une minute de musique), car elle a une saveur beaucoup trop prémonitoire. Le « Si je meurs, faites une minute de musique » me met à chaque fois au fond du trou, et même si le son est objectivement très bon, c’est pour l’instant trop tôt.
Ensuite, il y a le son Rosalia où je n’accroche PAS du tout, pour une raison que je ne pourrais pas réellement expliquer. Finalement, il y a le son Casino Royal 007, qui pour moi, n’est vraiment pas un bon son de fin d’album. Alors certes, finir sur Brique sur Brique aurait peut-être un peu « violent », mais la petite saveur de fin aurait été incroyable. Malheureusement, on est ici très très très loin de Jusqu’au lendemain, qui clôture Etoile Noire à merveille. Mais ce ne sont ici que des détails, et c’est sûr à 200% que ces sons précis rendent des milliers de personnes heureux lors de leurs écoutes et que ça ne reste qu’un avis (très) personnel.
CRACK ... BOOM !
Mais s’il y a un truc auquel je ne m’attendais PAS DU TOUT avec cet album : c’est le fait qu’il n’y ait tout simplement … aucun featuring. Le jeune Sith est pourtant assez coutumier de la chose et rien qu’en comptant son premier album (incluant la réédition), on pouvait y retrouver Alkpote, Josman, Lujipeka, Chily, Dinos, Koba ou encore son frangin Savage Toddy. Il est aussi présent sur les projets de Caba & JJ, de Georgio, de Lithium ou encore Bendo.
Mais pour Mustafar, RIEN … ou presque. En effet, on remarque sans aucun mal, si on écoute beaucoup de rap français, que sur Faucon Millenium, les backs ne sont pas faits (que) par Luv Resval, mais bien par Gazo ! A l’image du son Voyage Léger de Nekfeu, où Niska fait les backs sans être crédité en feat, un des drilleurs les plus efficaces vient ici épauler Luv, sans aucune réelle mention et force est constater … que ça marche très très bien. Avec son gros « CRACK BOOM » qui sera d’ailleurs en fil rouge (mais fait par Luv) sur pas mal d’autres sons de l’album. Si je m’attendais à un feat avec Alk et un autre avec Toddy, le fait d’avoir un album « 100% Luv Resval » est au final plus que plaisant.
Un album 100% Luv Resval qui est aussi, une véritable merveille, grâce au travail de malade des beatmakers sur le projet. Et contrairement à Etoile Noire, on y retrouve beaucoup moins Kore, qui avait composé la quasi-totalité du premier projet du jeune sith. Il est certes encore présent sur ce projet (heureusement) avec Céleste, AZNVR ou encore Bentley, mais nous avons une pléthore d’autres compositeurs, qui apportent leur touche personnelle. Et quand vous avez Noxious sur votre projet, c’est certifié banger. Celui qui a composé pour Ninho, Niska, SCH ou encore Booba derrière les sons Faucon Millenium, Marley, Christian Dior et Lanvin sur Mustafar et MERCI pour ça. On retrouve aussi Tha Trickaz sur Jeune Vador comme j’en parlais plus tôt, mais également des beatmakers un peu plus confidentiels comme Bumble, BOD & Kronos, pour ne citer qu’eux.
Et pour terminer cette fameuse partie « Crack … Boom », j’avais envie de parler de la façon dont Luv a fait ses propres backs sur ce projet. C’est de la DINGUERIE ! C’est une chose à laquelle j’ai commencé à « faire attention » en écoutant du rap avec l’arrivée des Migos, qui même s’ils le font de façon très clichés, ont apporté un vrai truc.
Ces fameux backs étaient je trouve, assez discrets sur Etoile Noire (mais il y avait de très beaux exemples comme sur Vengeance), mais ils ont pris une vraie place sur Mustafar. Je ne vais pas vous citer TOUT l’album, mais ceux sur Souvenir, Jeune Vador, Bentley, Brille comme une star, Marley, Christian Dior ou encore Brique sur Brique … c’est quelque chose bordel !
MUSTAFAR > ÉTOILE NOIRE ?
Après une dizaine d’écoutes complètes, je me suis posé la question suivante : est-ce que Mustafar est un meilleur projet qu’Etoile Noire ? Puis, je me suis demandé si, quand je pensais à Etoile Noire, j’englobais la réédition (assez incroyable avec du recul) dedans. Puis je me suis rapidement rendu compte … que c’était complètement con de vouloir le faire.
D’un côté, on a Etoile Noire, un premier album dans une carrière. Un projet sorti après avoir fait ses armes, pendant des années, solo, mais également en feat. Le temps de faire ses armes comme il se doit, le temps de trouver sa « manière de rapper ». On va me prendre pour un zinzin, mais cet album a eu le même impact pour moi que Feu, un premier album qui est à mes yeux, un classique, après des années à s’entraîner.
De l’autre côté, on a Mustafar, l’album de la confirmation (pas de la maturité hein) après une série de freestyle pour nous faire patienter. Un projet avec de GROS SONS qui tabassent, mais qui a une saveur très (trop) particulière, en étant posthume. Je pense qu’il est tout simplement impossible de les comparer.
Et on regardant les sons de Luv que j’avais le plus streamés le mois qui a suivi la sortie de Mustafar, je me rends contre qu’il y a quand même dans le Top 10, trois sons du premier projet : Wallachia, Vengeance et Les Borgia. Comme le dirait le pire (et meilleur) réseau social du monde : pourquoi les comparer alors qu’on peut profiter de ces deux monstres.
Et je finirai ce papier avec, encore et toujours, ma même rengaine : écoutez Luv Resval. Même si vous êtes réticent (pour x raisons), donnez une chance à Etoile Noire, à sa réédition ZLM, à Mustafar, aux différents freestyles ¥2S, à ses Règlement Freestyles, à son Grünt, à ses feats sur les projets d’autres artistes.
Perpétuez son héritage.
Un commentaire
Beau. Vrai. Objectif.
Merci